Monday, January 25, 2016

Si tu n'as plus faim, ne finis pas ton assiette!


Je reviens sur un point qui me semble primordial dans la quête d’un rapport sain et décomplexé avec la nourriture, clé d’un poids stable et confortable : le respect de la satiété.

Nous avons tous ou presque, été élevés au son du sempiternel « finis ton assiette », que ce soit par nos parents, à l’école, nos grands-parents ou quelconque autre figure autoritaire, inquiets pour notre croissance et notre santé.
Auquel était souvent ajouté « pense aux pauvres petits enfants qui n’ont rien à manger » : chose qu’un enfant de quelques années ne peut absolument pas intégrer, mais qui fait son chemin jusqu’à l’âge adulte.

Je ne jette la pierre à personne, tout part d’une volonté de bien faire : l’enfant doit se nourrir et manger de tout pour bien grandir, et effectivement personne ne cautionne le gaspillage alimentaire.
Moi-même, aujourd’hui adulte et maman, j’ai bien souvent le réflexe de convaincre mes enfants en mendiant « une dernière bouchée ? » mais je m’efforce toujours à ne pas trop insister, bien consciente de l’impact de la démarche.

Pourquoi ?

Parce que les enfants, vierges de toute notion d’équilibre, de restriction, de poids, de règles diététiques, et avec seul régulateur alimentaire leur estomac leur envoyant les messages de faim au moment précis où l’organisme a besoin d’énergie et de satiété quand il n’en a plus besoin, sont tout à fait à même de se réguler (presque) parfaitement. Pourquoi « presque » ? Parce qu’il va sans dire qu’il est quand même souhaitable de leur proposer dans l’ordre les aliments nutritifs (viande/poisson/légumes/féculents/laitages/fruits) et seulement ensuite les aliments plaisirs (confiseries, chocolat, gâteaux) et non l’inverse.

Une grande majorité des personnes en surpoids, ou ayant un rapport compliqué avec la nourriture, sont des personnes qui traînent ce bagage depuis l’enfance, cette conviction ou ce réflexe qu’il faut terminer son assiette, et la raison la plus souvent invoquée est « pour ne pas gâcher ».
Mais prenons l’exemple d’une femme qui cale aux ¾ de son assiette de pâtes carbonara (ou quinoa/huile d’olive/saumon : version plus « saine » mais non moins calorique) : les 3 cuillères à soupe qu’elle va manger sans faim pour « ne pas gâcher » lui apporteront l’équivalent de 100 calories. Calories dont elle n’a pas besoin donc, susceptibles d’être stockées sous forme de graisses.

Pour peu que la situation se répète aux deux repas principaux, cette femme mange 200 calories au-dessus de ses besoins chaque jour, soit 1400 calories en trop par semaine, soit une potentielle prise de 150 g de masse grasse par semaine, soit 7.2 kg par an ! C’est évidemment très schématique et théorique, mais en pratique, si cette femme qui mange légèrement au-dessus de sa faim à chaque repas, sans compenser sur le repas suivant (c’est généralement le profil qui ne compense pas naturellement), la prise de poids est régulière et significative chaque année.

Certes, le gaspillage alimentaire est un sujet qui fait beaucoup parler de lui depuis quelques temps : chaque année les français jetteraient 140 kg de nourriture, mais les principaux problèmes incriminés dans ce gaspillage alimentaire ne sont pas les quelques cuillères laissées au fond d’une assiette. 

Les solutions?

Commençons par gérer correctement nos achats de produits périssables : fruits, légumes, laitages, viandes et produits carnés … qui finissent trop souvent dans les poubelles avant même d’avoir été entamés.  

Puis, essayons de ne pas avoir « les yeux plus gros que le ventre » en calibrant les portions avant de cuisiner, et en servant des petites assiettes quitte à se resservir ensuite.
Il est aussi possible de conserver les restes pour le repas suivant : j’ai personnellement un stock de mini Tupperware dans lesquels je mets des mini portions, et au bout de quelques jours je me fais une assiette assortiments de restes.

Enfin, si vous êtes au restaurant et qu’aucune de ces options n’est possible (le doggy bag n’est pas toujours proposé, ni bien vu ni), dites-vous bien que cette fin d’assiette, dont votre organisme n’a plus besoin, ne sera pas plus gâché dans la poubelle du restaurant, que dans votre estomac.
Ce n’est pas parce que vous mangez trop que vous compenserez le fait que certains malchanceux ne mangent pas assez, et il est primordial que vous considériez votre corps comme la chose la plus précieuse que vous ayez et non pas comme une poubelle.

Un grand merci de nouveau à Télématin qui a mis les Frites Vertes à l'honneur samedi, et bienvenue à tous mes nouveaux lecteurs!



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